Je sais que ce soir , vous êtes tous devant votre petit écran , à attendre LE RESULTAT !
Le blog de Simone , c’est pas ce soir que vous le consulterez !Ou alors entre deux analyses politiques , quand vous serez complètement à bout . Mais moi , ici , je suis bien loin de tout ça ( bien que ma « procureuse » m’ait lancé un appel de detresse) et ouf , je n’aurais pas à subir , à l’annonce du résultat , les puérils « on a gaaaaagnééééé ! » de l’un ou l’autre camp.
A part ça ..... , et dans un registre beaucoup plus festif , j’ai envie de dire un grand merci , et d’envoyer d’énormes bisous à :
Coline
Evelyne
Gerald y Rosalba
Marie-Claire
Michele
Monique
Sandrine
Zette
et bien sûr Jaja et Josie !
pour :
Les livres , les colliers , les lettres , l’Ange , les champignons Shitake , l’anchoiade , le pistou , le caviar d’aubergine ,le savon fin , les journaux , les chocolats de Puyricard , le foie gras , l’huile d’olive ! .... Qu’est ce que j’oublie ? L’amitié .
Noël en avril !
Les deux factrices sans frontière , impeccables , n’ont commis aucune erreur . Tout est arrivé parfaitement .
En contrepartie , je pense que j’aurais pu leur concocter un petit voyage sur mesure , plages de sable fin , et cocotiers , bronzage assuré , et vacances régénérantes ...
Pas du tout .
Depuis huit mois loin de toute civilisation , j’ai perdu , je l’avoue , tout bon sens .
La Traversée de Flores fut l’occasion de tester ce que pourrait faire, ici , un Tour Opérator décidé à se lancer dans le tourisme alternatif .
Nous avons eu le premier taxi , annoncé comme « neuf » , avec les vitres qui ne s’ouvraient plus et la clim en panne . Ce fut un drôle de choc pour les chocolats de Puyricard , qui étaient arrivés jusque là sans encombre .
J’avais invités les Frères à dîner avec nous , histoire de leur mettre un peu de français dans les oreilles . Pas dérangés pour si peu , ils ont attaqué le ballottin à la fourchette . Ce fut un grand moment . Je crois que Daniel , en extase , a rencontré Dieu dans le chocolat qu’il avait dans la bouche .
Nous avons eu le « Pitalugue » que j’ai osé chartériser à nouveau , ayant eu l’assurance que la « pipa » cette fois était réparée . Je n’avais pas tout prévu : (pour ça , il faudrait que je reste encore dix ans à Larantuka ) Le
bateau est venu nous chercher avec 5h de retard ( à cause de la pluie ...), bon ,un peu énervées , on part quand même , mais .....au retour , la marée est trop basse , et les capitaines ne peuvent plus nous débarquer . Il fait nuit noire , je demande :
-qu’est ce qu’on fait ?
-On attend !
-combien de temps ?
- pas longtemps , deux heures peut-être ...le temps que l’eau monte .
On craque , mais on aide les capitaines avec des perches à empêcher le bateau de se casser contre les fonds rocheux .
Nata nous sauve , elle aperçoit dans l’obscurité un sampan (minuscule barque )elle appelle « Om ! Om !-ça veut dire oncle – on veut retourner à terre ! » Il nous ramène deux par deux , en nous avertissant qu’il y a des animaux MORTELS dans les flaques ; On patauge , Josie perd ses tongues , sûr , elle s’est trompée et a mis celles de notre sauveur , deux fois trop grandes .
On arrive vivantes à la maison ,11h du soir .
Nous avons eu les rats qui ont fait la java toute la nuit sur le toit de notre joli bungalow de Moni .Les patrons ont eu l’air de trouver ça très rigolo quand on s’est plaintes le lendemain .
Nous avons eu l’annulation du vol qui devait nous ramener à Bali . Bien sûr , sans qu’on en soit informées . Heureusement ,je me méfie , et j’appelle deux jours avant . Plus d’avion , et tous les prochains vols sont complets .Tête des copines . Je devine qu’elles ne veulent pas mourir à Flores .On finit par trouver des places à Labuanbajo , à l’autre bout de l’île . Course contre la montre , 10 h de taxi non-stop .
ça y est , il y a bien un aéroport , et même un avion .
On s’envole vers la civilisation .
Il n’empêche qu’on n’oubliera pas non plus les montagnes vierges ,les forêts de bambous , la plage de pierres bleues , les gens adorables dans les villages , les enfants qui ne demandent pas d’argent ,le mort auquel il a fallu rendre visite , le petit couple de français d’Handicap International , le hollandais estropié qui m’a envoyé par sms les résultats du premier tour à 4h du matin ,et Mus notre chauffeur filou mais aux petits soins .
A Bali , c’est Byzance .
On souffle .
La mer , les temples , les rizières , les cérémonies (cette fois c’est pour bénir les voitures , motos , tout ce qui est mécanique et électronique ;ça remplace les assurances )
Et aussi la joie de partager ce que je vis ici . Le bonheur de parler dans ma langue , presque tout le temps , la connivence et les fous rire complices , les bêtises qu’on peut dire sans être jugée , notre liberté , quelle chance !
Et la langouste , elles m’ont offert la langouste !